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  • Photo du rédacteurJulie FRIOT

Déambulation photographique #14 : au pied de la lettre



Marseille chérie,

Dans tes bras, une nouvelle fois, ce fut le pied.

A peine posé un pied à terre, j'suis ferrée, fascinée.

Trop de vie, trop de couleurs, le soleil qui tape fort,

La tête me tourne, je perds pied.

Marseille, l'agitée,

Avec toi, il faut avoir le pied marin.


Belle, rebelle, jamais copiée, inégalée.

Dans l'air, odeurs d'épices,

Et de pisse aussi parfois,

Je fronce le nez.

Marseille, toujours en mouvement, essoufflée, échevelée,

Tu sens fort, tu sens des pieds.

Mais pour ne pas t'aimer, il faudrait vraiment être bête comme ses pieds.


Dans tes rues, piétons pressés et va-nu-pieds

Empiétant sur le trottoir, des vendeurs à la sauvette,

Menue piétaille, travaillant d'arrache-pied pour quelques piécettes.

Dans le quartier, noirs, arabes, pieds-noirs

Marseille, mélangée, métissée,

Contre-pied,

Les idées du RN piétinées.


Marseille estropiée,

Dans tes immeubles, certains sont restés piégés

Croche-pied.

Mais toujours tu te relèves.

Debout,

Même à cloche-pied.

Pied-de-nez.


Marseille, il faudrait

Que les puissants descendent de leur piédestal

Pour venir constater le résultat de leur politique sans pitié

Et de leurs crimes inexpiés

Pieds et poings liés,

Constater les cicatrices et les inégalités,

Mais aussi la vigueur de ce cœur qui bat à jamais.


Marseille, tu le sais,

Avec toi j'ai trouvé

Chaussure à mon pied.

Appareil au poing,

Pas besoin de trépied,

C'est sur le vif que j'ai décidé

De te photographier.


Ici je rêve de mon pied-à-terre,

Mais parfois l'on se doit d'avoir les pieds sur terre,

Ce n'est pas pour tout de suite,

Un jour qui sait…

D'ici là, je compte sur mes doigts

(de pieds, bien sûr !)

Le temps qui nous sépare de la prochaine fois.


Avec tout mon amour,


J.



Note à mes chers lecteurs : désolée d'avoir remis les pieds dans le plat avec cette histoire de pieds. Je ne saurais vous dire pourquoi ce son m'a à nouveau inspiré. J'espère sincèrement que vous aurez aimé sauter à pieds joints dans mes mots et vous laisser emporter. J'espère aussi, que par ici, vous remettrez les pieds.





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