Julie FRIOT
La déambulation photographique du mercr... du samedi ! #3
Dernière mise à jour : 22 nov. 2021
Samedi, j’étais de mariage.
Mais attention, pas en tant qu’invitée qui attend patiemment le vin d’honneur pour enchaîner les coupes de champagne et les petits fours, collé au buffet. Non, non, en tant que photographe. Oui madame, oui monsieur.
Dire que j’avais un peu la pétoche est un euphémisme. C’est pas comme si j’étais une bleue et que c’était le plus beau jour de leur vie à E. et A. …
Bon en même temps, j’avais pas trop eu le choix.
Ce projet fou est né il y a quelques semaines. Un soir où, tranquille en pyjama, je regardais un film, vautrée sur le canapé (je fais ça environ, à peu près, tous les soirs alors c’est assez facile de remettre le contexte). Mon portable a vibré. En bonne addict, j’ai regardé mon message direct, loupant ainsi un dialogue décisif du film. Tant pis, je demanderai à D. quelques explications.
« E. et A. auraient besoin d’un photographe pour leur mariage, ils aimeraient beaucoup que ce soit toi ».
Ah. Euh. Roh lalalalala. Putain.
D. m’a jeté un regard curieux. J’ai expliqué.
Il m’a dit « tu dis oui direct ! Ok ? ».
Ce mec devrait sérieusement songer à créer son entreprise de coaching. Alors certes on est sur un modèle de coaching un peu inspiré de la Corée du Nord (« tu peux le faire, OK ! Alors tu le fais et sans te poser de question! Tssshhhh, et tu fermes ta gueule surtout, tu discutes pas ! ) mais en tout cas, ça marche très bien sur moi.
Il pourrait d’ailleurs s’associer avec A., ma pote de toujours, qui employait déjà, dès la fin des années 90, la même méthode (toujours sur ma propre personne, je suis un cobaye pour tous les coachs intégristes du monde apparemment) :
« - On fait ce hors-piste dans la poudreuse ! »
- Euh, non
- Si !
- Ah bon ben d’accord »
Ou encore :
« - Allez courage plus que 1500 mètres de dénivelé positif, cette rando est vraiment magnifique
- J’vais crever, j’abandonne
- Ah ben non, tu vas au bout et surtout…
- … Je ferme ma gueule, je sais, je sais »
Bon j’exagère peut-être à peine mais franchement, à peine (vous me connaissez).
Bref, toujours est-il que je me suis retrouvée, ce samedi-là, photographe de mariage.
Ils étaient jeunes, ils étaient beaux, ils sentaient bon le sable chaud.
Ils se sont dit oui bien sûr, c’était à prévoir, ils se regardent avec tant d’amour ces deux-là.
R., leur fils aux boucles blondes et aux yeux plein de malice, avait choisi avec soin son costume pour le Jour J, depuis plusieurs semaines déjà. Il était habillé en tyrannosaure. Pardon, en Tyrannosaurus Rex, a-t-il tenu à préciser, en me balançant tranquillement, du haut de ses 4 ans et de ses 1m10 et les yeux dans les yeux : « j’ai l’impression que tu ne t’y connais pas très bien en dinosaure, toi ! ».
Je le kiffe. Un futur coach de talent, à n’en pas douter.
Aujourd’hui, je me retrouve avec 2000 photos à trier, les pieds en compote d’être restée debout toute une journée, un léger regret d’avoir loupé tant de champagne gratos (et bien frais), beaucoup d’amitié pour ces deux-là qui m’ont fait l’honneur de leur confiance mais surtout un grand sentiment de fierté d’avoir oser dire oui, moi aussi, et d’avoir relever ce nouveau défi photographique.
Merci à mon coach de vie sans qui rien de tout cela n’aurait été possible et à mon fidèle binôme C. qui a une telle confiance en mon talent qu’elle n’hésite pas à proposer mes services ! (Tu te calmes maintenant quand même !) et évidemment, une longue et belle vie aux mariés !