Julie FRIOT
La déambulation photographique du mercredi #10
"Everyone has the right to seek and to enjoy in other countries asylum from persecution"
Universal declaration of human rights (article 14).
Façade du MUCEM, Marseille, Février 2022.

A l'heure où j'écris ces lignes, les ukrainiens sont sous les bombes.
Raconter ses déambulations photographiques, dire son bonheur de voyager et de vivre libre pendant que d'autres voient soudain leur quotidien basculer dans la peur, j'ai d'abord trouvé ça futile, presque malvenu.
Et puis j'ai réfléchi. Et je me suis dit que c'était ma façon de défendre la liberté et le droit au bonheur de chacun, ma façon de montrer la beauté et la poésie de la vie dans nos villes, ma façon de témoigner de la chance que nous avons de vivre en paix, d'inciter à y être sensible et à rester vigilant pour les préserver.
On ne va pas se mentir, je ne serai jamais en première ligne des combats. La violence me fait trop peur, d'où qu'elle vienne. Mais je suis très sensible au droit de chacun à vivre libre et en paix. Alors cette liberté et cette paix, je les prends en photo.
Pour témoigner, dire à quel point ça peut être beau la vie, quand ça veut bien.
- "Bon, mais du coup, elle en parle de cette dixième déambulation photographique ou pas ? On ne sait même pas où c'est"
J'y viens, j'y viens.
Alors, fin du suspens, pour la dixième, C'EST MARSEILLE, BEBE !

Ma fille passant ses vacances d'hiver chez mes parents à Toulon, je devais donc la rejoindre pour un week-end prolongé à la fin de son séjour. Pour rallier Toulon en train depuis Annecy, c'est changement obligatoire à Marseille. N'étant jamais à court d'idée, je me suis dit, tiens, et pourquoi pas faire un arrêt de quelques heures dans cette ville qui m'attire tant et que je connais si peu. Ce serait un bon début, une prise de contact avec la vie marseillaise, certes trop courte, mais mieux que rien.
Mercredi quand mon réveil a sonné à 05h45, j'ai tout de suite trouvé l'idée moins séduisante.
Après avoir dû m'extraire brusquement d'un sommeil profond dans le TER Annecy-Lyon pour me taper un sprint dans une gare de la Part-Dieu bondée avec un masque plein de ma propre bave (rapport à mon gros dodo dans le TER) collé au visage, pour choper in extremis le TGV pour Marseille, j'ai presque commencé à regretter.
Dois-je également évoquer le moment où, tout juste descendue du train à Marseille, j'ai réalisé que j'allais me taper la journée entière de déambulation avec mon gros sac à dos de voyage sur les épaules...
Oui, j'ai douté. Oui, j'ai maudit mon incapacité à tout anticiper (Non, je n'avais pas vraiment réfléchi à cette histoire de sac à dos avant de me retrouver sur le quai, gare Saint-Charles...).
Mais quand, quelques minutes plus tard, j'avalais mon sandwich, en T-shirt, au soleil, sur le port face à la mer, j'ai remercié ma capacité à partir sans trop réfléchir, ma promptitude à aller voir un peu du pays.
Je suis née dans le Var mais je n'ai jamais vécu au bord de la mer, mes parents ayant déménagé quelques mois à peine après ma naissance (oui j'écris ma bio au milieu d'une déambulation photographie, je fais ce que je veux, c'est mon blog). Et pourtant dès que je me retrouve au bord de la mer, je me sens comme à la maison. C'est comme un retour aux sources et ça fait un bien fou.
Une fois mon sandwich englouti, je suis partie d'un pas léger (c'est faux, dois-je vous rappeler cette sombre histoire de sac à dos ?) mettre Marseille en boîte.
Enfin, un tout petit extrait de Marseille, mon temps étant compté (et mes épaules déjà en compote).
Lors d'un de mes (trop rares) moments de vie à visée organisationnelle, j'avais décidé, la veille de mon départ, d'un semblant d'itinéraire.
J'irai voir à quoi ressemblait l'architecture du MUCEM (musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée) dont j'avais entendu parler (je me suis cantonnée à l'extérieur car bien sûr je n'ai jamais pu entrer dans le musée rapport au désormais fameux sac à dos qui a légèrement fait tiquer les vigiles), puis je rejoindrai le cours Julien, quartier d'artistes aux murs couverts de graffs, en passant par le Vieux-Port.
Une trop infime et trop touristique partie de la ville mais qui a au moins le mérite d'être dans un périmètre de marche relativement limité (dois-je vous rappeler que cette déambulation est faite en mode "stage de survie" avec sac à dos de 20kgs sur le dos ? _ Oui, 20 kgs, j'exagère si je veux, je suis à Marseille !).
Après cette bien trop longue introduction, je suis donc désormais en mesure de vous le révéler, je suis tombée en amour de cette ville... Une de plus dans la liste de mes coups de cœur, mais y a pas de mal à être polyamoureuse, non ? (détends toi, D., je ne parlais que de mon amour des villes).
Galerie photo "IT'S MARSEILLE, BABY !"
LE MUCEM

Le VIEUX-PORT

Le COURS JULIEN

Bon et sinon, dans toute cette histoire, je vous ai parlé de mon sac à dos ou pas ?
La preuve en image :

Paix & Amour.
Votre dévouée,
J., reporter touriste (faute d'être reporter tout risque)