Julie FRIOT
Poupée russe

Comme une poupée russe,
Petite et légère,
Ou grande et gironde.
Ça dépend.
Deux doigts au fond de la gorge,
Vomir son gras et ses peurs.
Mincir pour plaire aux garçons,
Et peut-être se sentir belle. Un peu.
Arrêter tout,
Essayer de s’accepter.
C’est un combat.
La famille, les amis, les bons repas,
Chérir ces moments, se sentir si vivante alors.
Se croire épicurienne, féministe et libérée,
S’assumer enfin, dire merde aux carcans.
Puis ne plus réussir à fermer le bouton de son pantalon.
Et retenir ses larmes. Difficilement.
Comme une poupée russe,
Rester la plus grosse,
Et cacher la plus fragile,
Tout au fond. Tout au fond.